Quintili, P., Agulhon, M., Arcoleo, S., Barot, E., Cherni, Z., Bidet, J., et al. (2009). Ethique universaliste, politique révolutionnaire: un rapport, un problème ouvert: Diderot, Raynal, Kant. In L'idée de révolution. Quelle place lui faire au XXIème siècle? Sous la direction d'Olivier Bloch (pp.74-90). Paris : Publications de la Sorbonne.

Ethique universaliste, politique révolutionnaire: un rapport, un problème ouvert: Diderot, Raynal, Kant

QUINTILI, PAOLO;
2009-12-01

L'idée de révolution: quelle place lui faire au XXIe siècle?
Paris
2003
Olivier R. Bloch
Rilevanza internazionale
su invito
5-ott-2003
dic-2009
Settore M-FIL/06 - STORIA DELLA FILOSOFIA
French
La marche des idée accompagne celle du monde, tantot la suit, tantot la précède. La fin du "cour" XXe siècle (1914-1991) fut celle de trois siècles marqués par l'idée de révolution, des espoirs qu'elle suscitait, des craintes et réprobations qu'elle soulevait, des effets qu'elle a contribué a produire. L'idée de révolution au début du XXIe siècle, époque de restauration, de réaction, voire de contre-révolution, de timidité aussi de3 la part de ceux qui pouvaient s'en réclamer, a décidément mauvaise presse. Des journées d'études furent en 2003 l'occasion de s'interroger sur cette idée et sur les processus qu'elle dénote, à la fois du point de vue historique, politique et social, et du point de vue culturel et scientifique, technique et artistique, d'en préciser la teneur conceptuelle et d'explorer les perspectives dont elle pourrait rester porteuse.Le présent livre constitue le dossier de ces Journées: sa lecture permettra de mesurer l'actualité persistante de la reflexion sur l'idée de révolution, que les développements intervenus dans la période la plus récente de notre histoire ont singulièrement renforcée. La question qui nous semble capitale, par rapport au sujet de notre rencontre: «l'idée de Révolution: quelle place lui faire au XXIe siècle?», est celle de la redéfinition de la (ou les) fonction(s) idéologique(s) de l'éthique par rapport à une politique actuelle qui 1/ se veut révolutionnaire tout court, ou 2/ du moins, s'inspire à un modèle de type révolutionnaire. L'exemple des positions philosophiques de Diderot, Raynal et Kant nous permet de cerner historiquement un moment précis – la période de crise de l'ancien régime à la fin au XVIIIe siècle et la Révolution de '89 – où les enjeux idéologiques de l'éthique émergent de façon évidente. D'une part, chez Diderot, se présentent deux fronts idéologiques conflictuels: maître contre valet et homme civilisé contre homme «sauvage«, c'est-à-dire: citoyen (sujet) pourvu de droits et homme (sujet) privé de droits (Jacques le fataliste, Supplément au Voyage de Bougainville etc.). La tâche de l'éthique est celle de trouver un registre de conciliation des conflits qui atteigne l'universalité concrète: ni maître, ni esclave, ni civilisation corrompue, ni état de nature, il s'agit d'affranchir une classe d'hommes contre leurs oppresseurs et de libérer tous à la fois. D'autre part, dans l'Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes (1770-1774-1780), l'abbé G.-Th Raynal (1713-1796) donne représentation politique à ce conflit, qui se présente cette fois-ci – précisément dans les pages de la Contribution que Diderot même lui fournit – comme étant insoluble hors d'un affrontement révolutionnaire (c'est l'invocation célèbre: «Où est-il ce Spartacus nouveau, qui ne trouvera point de Crassus ? [éd. 1774] Où est-il ce grand homme que la nature doit à ses enfants vexés, opprimés, tourmentés? Où est-il? Il paraîtra, n'en doutons point…»). Et pourtant, c'est au nom d'une éthique cosmopolite de la fraternité et de la solidarité universelle que le témoignage de l'Histoire des deux Indes a pu se constituer, plus tard (1789-1794), comme un modèle pour les révolutionnaires anti-esclavagistes du «Club des amis des Noirs». Dernièrement, chez le Kant du Conflit des facultés (1798) et du Projet de paix perpétuelle (1795) – une philosophie qui propose le modèle le plus raffiné d'une éthique de type universaliste – ce rapport problématique investit ici la notion générale de «droit» et s'annonce dans les termes d'un «paradoxe de la politique» (A. Tosel): le droit s'inaugure et se présente, dans l'histoire, par les moyens du non-droit. Diderot et Kant, à la différence de l'«Abbé des Deux Indes» en 1791, n'ont pas reculé devant ce paradoxe, qui demeure, aujourd'hui, comme un défi et un problème ouvert. Le problème, en dernière instance, de la démocratie des droits de l'homme.
Lumières, Révolution, droits de l'homme, universalisme, communautarisme, ethique, cosmopolitisme, globalisation, microrévolutions, idéologie, colonialisme
Textes réunis et édités par le Centre d'histoire des systèmes de pensée moderne dirigé par le professeur Jean Salem. Ouvrage publié avec le concours du Conseil scientifique de Paris 1
http://chspm.univ-paris1.fr/spip.php?article67
Intervento a convegno
Quintili, P., Agulhon, M., Arcoleo, S., Barot, E., Cherni, Z., Bidet, J., et al. (2009). Ethique universaliste, politique révolutionnaire: un rapport, un problème ouvert: Diderot, Raynal, Kant. In L'idée de révolution. Quelle place lui faire au XXIème siècle? Sous la direction d'Olivier Bloch (pp.74-90). Paris : Publications de la Sorbonne.
Quintili, P; Agulhon, M; Arcoleo, S; Barot, E; Cherni, Z; Bidet, J; Bidima, J; Bloch, O; Bonitzer, J; De Brunhof, S; Chateau, Jy; Chubilleau, E; Clér...espandi
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